La Rolls-Royce Camargue II, c’est-à-dire celle entre 1981 et 1986, est un coupé luxueux. Tellement luxueux qu’il faisait de cette voiture l’une des plus chères du monde à son époque. Et pourtant on ne peut pas dire que la Rolls Camargue fut une réussite surtout au niveau de sa ligne. Décriée, sans grand succès commercial, la Camargue peut-elle séduire aujourd’hui?
La Rolls-Royce Camargue, une Rolls manquant d’élégance
La Camargue était la première Rolls-Royce de l’après-guerre à ne pas avoir été dessiné par les bureaux du constructeur. En effet le coup de crayon avait été confié à Pininfarina. Pour la réalisation c’est le carrossier anglais Mulliner Park Ward qui en a eu la responsabilité. Une bonne idée au départ mais lors de son lancement en 1975 sa ligne n’a malheureusement pas fait l’unanimité, loin de là…De face le radiateur semble avoir été intégré sans inspiration, vue de côté elle manque d’élégance et quand on la regarde de l’arrière elle a un air de ressemblance avec une Chevrolet Caprice des années 70. Et que dire des blocs d’optiques? On était habitué à mieux de la part de Pininfarina. Ou était-ce un mauvais choix de projet chez Rolls?
Une Rolls hors de prix
Et pour couronner le tout, le prix de vente de la Rolls-Royce Camargue en faisait l’une des voitures les plus chères du monde. En 1985 son tarif atteignait plus de 1 400 000 francs! Vous me direz que chez Rolls on ne parle pas d’argent mais même dans le monde du luxe il y a des limites. Et puis qui dit Rolls-Royce dit voiture avec chauffeur. Mais ici on est en face d’un coupé, ce qui sous-entend voiture conduite par son propriétaire, oh my god! Mais la clientèle visée était plus américaine que la classe britannique traditionnelle alors pourquoi pas. Sauf que, comble de malchance, les fluctuations de change des monnaies ont fait varier très fortement les tarifs. Et au-dessus du million de francs de l’époque quelques % se ressentaient tout de suite.
Côté technique et évolutions? Rien de neuf à l’horizon
Et pourquoi le choix de ce nom? C’est un peu comme si Rolls avait voulu nous la faire façon « chronique d’une mort annoncée ». En effet la Camargue est une bien belle région mais où l’on trouve des…marais. Et on peut dire que Rolls-Royce s’y est bien enlisé! Car en plus de manquer de charme et d’être trop chère, on ne peut pas dire que la Rolls-Royce Camargue était un bijou de technologie. Il n’y avait que son système de climatisation automatique à deux niveaux qui faisait figue d’innovation. En 1981 la Camargue II est commercialisée avec pour principale évolution la motorisation de la Silver Spirit (au lieu de celle de la Silver Shadow pour la première série). La Camargue reste donc sans réelle évolution et pourtant c’était l’occasion de lui offrir un moteur bien à elle et de modifier a minima sa face arrière. Quel dommage!
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La Camargue, une Rolls à apprécier pour son confort
Bon on ne va pas tout critiquer quand même. Car une Rolls-Royce reste une Rolls avec du bois précieux, du cuir et des fauteuils de club pour gentleman. La Rolls-Royce Camargue est un salon roulant confortable et silencieux. Enfin roulant, oui mais tout en douceur car le V8, qui doit développer entre 220 et 240 ch, est un peu à la peine pour mouvoir les 2 300 kg du paquebot. Heureusement son couple supérieur à 40 mkg permet de la relancer en souplesse.
La Rolls-Royce Camargue, une rareté pour collectionneur fortuné
Après tout ce que j’ai dit ci-dessus, vous vous doutez bien qu’il y a eu peu d’exemplaires vendus entre 1975 et 1986. Sur les 526 Rolls-Royce Camargue vendues (pour une production totale de 526 exemplaires). Et pour la petite histoire une seule Camargue a été vendue (en 1985) sous une version Bentley. En effet la Camargue a été une des seules Rolls-Royce à ne pas être commercialisée sous l’effigie de Bentley. Il s’agit donc d’une voiture rare mais qui ne rime pas avec chère. En effet sa cote est d’environ 60 000 euros.
Si vous êtes prêt à débourser cette somme (tout de même rondelette), vous aurez le plaisir de rouler dans une Rolls avec un côté très kitsch voire snob. Ensuite à vous le plaisir des frais d’entretien et la peur de la moindre panne vue le prix des pièces détachées.
Fiche technique et performances Rolls-Royce Camargue
Moteur et transmission
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Énergie: | essence |
Moteur: | V8 avant longitudinal |
Cylindrée: | 6 750 cm3 |
Alésage x course: | 104,1 x 99,1 |
Soupapes: | 16 |
Puissance maxi: | non divulguée |
Couple maxi: | non divulguée |
Distribution: | arbre à cames central |
Alimentation: | 2 carburateurs horizontaux |
Compression: | 9 |
Transmission: | propulsion |
Boîte de vitesse: | automatique 3 rapports |
Poids, dimensions et capacités |
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Poids: | 2 330 kg |
Longueur: | 517 cm |
Largeur: | 192 cm |
Hauteur: | 149 cm |
Empattement : | 305 cm |
Réservoir : | 107 litres |
Châssis – Carrosserie |
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Carrosseries: | coupé 4 places |
Direction: | Crémaillère |
Suspensions AV: | Ressorts Hélicoïdaux |
Suspensions AR: | Ressorts Hélicoïdaux |
Freins: | Disques ventilés AV et disques AR |
Pneumatiques: | 235/70 HR 15 |
Performances |
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Vitesse maxi: | 190 km/h |
400 m départ arrêté | 17,3 s |
1000 m départ arrêté: | 32 s |
0 à 100 km/h | 10,6 s |
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